Huawei: l’exclusion du marché américain est-elle une décision politique?
Huawei a de quoi ne pas être franchement heureux. Depuis la mi-mai, le géant de la technologie ne fait que collectionner les mauvaises nouvelles. En effet, l’entreprise est directement indexée par un décret qui s’il n’en fait pas une cible spécifique, l’exclut totalement du marché américain. Il en résulte le retrait de la licence Android par Google. Comme si cela ne suffisait pas, Intel, Qualcomm et Broadcom ont également coupé les ponts avec Huawei. ARM n’a pas tardé à cesser toute collaboration non plus.
Certains voient à travers l’exclusion de Huawei du marché américain, une décision purement politique.
Politique et affaires: résultat explosif
Les relations entre Huawei et le gouvernement américain ont tourné au vinaigre dans la semaine du 13 mai 2019. En effet, le président Donald Trump avait déclaré qu’il était d’une urgence nationale de procéder au bannissement de Huawei. Cela s’est soldé par la signature d’un décret qui interdit aux entreprises de télécoms américaines d’être fournies par des compagnies étrangères classées à risque.
Bien que le décret ne nomme pas spécifiquement la Chine et Huawei, personne n’est dupe. Tout cela est mis sous le couvert de la protection contre les actes malveillants rendus possibles par internet, incluant l’espionnage économique et industriel. L’objectif de tout cela semble assez simple à comprendre. Donald Trump ne souhaite pas que la Chine rafle la première place mondiale sous sa présidence.
Et Huawei en fait les frais
C’est Huawei, l’entreprise chinoise qui fait les frais de tout cela. Google n’a d’ailleurs pas tardé avant de procéder au retrait pur et simple de sa licence Android à Huawei, de même que sa filiale Honor. Quelles sont les répercussions concrètes d’un tel acte ? L’entreprise chinoise n’aura simplement plus accès aux différentes mises à jour de sécurité, ni aux versions les plus récentes d’Android. Ce n’est pas tout, car les appareils Huawei ne pourront plus se connecter à Google Play Store, encore moins à toutes les applications de la suite Google.
Malgré toutes ces querelles, Huawei et Google ont tenu à rassurer les utilisateurs. Tout cela ne changera rien aux smartphones déjà sur le marché, que ce soient ceux en stock ou en cours d’utilisation. Ces appareils pourront continuer à recevoir les mises à jour de leur OS. Par contre, les répercussions de la rupture du lien ne s’appliqueront qu’aux prochains smartphones qui seront conçus par Huawei. Dans une telle situation, Huawei ne peut qu’accélérer les travaux pour développer son système d’exploitation maison : HongMeng OS.
Adieu Android ?
Huawei pourra donc bientôt se passer d’Android, et voler de ses propres ailes à partir de la prochaine génération de smartphones. Les tests sont en cours en Chine. Même si le plan B est déjà prêt, l’entreprise chinoise souligne qu’elle ne veut pas remplacer Android en Europe. Le système d’exploitation maison sera donc lancé sur une frange de smartphones en Chine. Google ne voit pas tout cela d’un bon œil, car cela constitue une réelle menace pour les USA. La Russie a décidé de venir en aide à Huawei en lui proposant l’utilisation d’Aurora OS. Il s’agit d’un système d’exploitation contrôlé par les russes.
Tout cela est donc une question de stratégie entre les différents Etats. Il est en somme plus qu’évident que l’exclusion de Huawei est une décision politique.